Monsieur BASHUNG!

Quels regrets et au pluriel, ce mot. Regrets d'être passé à coté d'un personnage magnifique qui a bien représenté la bonne chanson française. Passé à coté de titres terribles que j'ai découvert après son décès. Je connaissais Bashung à l'époque, un peu artificiellement, hélas! 

Depuis, je me suis ratrappé ... Et puis regret aussi, car pendant sa maladie, j'avais préparé une chronique sur Alain  et puis ... crac ... son décès, hélas! Et puis, un geste un peu con, peut-être, cette chronique est partie à la poubelle.

J'avais pas envie rejoindre les articles des "journaleux", les J.T. télévisés et les sites internets qui disaient évidemment que Bashung  était "un grand de la chanson"! Meme ceux qui disaient le contraire... quelques jours avant sa disparition. 

Depuis, j'ai découvert presque complètement ce Bashung, et j'insiste sur le mot "presque"...).
D'abord, à travers des CD et de DVD achetés, de chansons le peignant et de bouquins parlant de lui...

Je signale, tout d'abord:
"Bashung(s)-Une vie-" de Marc Besse
Un tout petit livre (mais grand, quand même...) "Let Go" écrite par Chléo Mons, son épouse.
Un bouquin écrit par Gérard Manset qui raconte  les circonstances de sa rencontre avec Alain Bashung dans "Visage d'un dieu Inca". 

Quel mec... et quel monument... et fragile, aussi! 

Bref! J'ai décidé de remplacer sa page "vivante", par celle "posthume" de celui que j'écoute plusieurs fois par jour. En ce moment et mes ami(e)s de Facebook le savent bien, j'écoute "L'apiculteur".
Cette chanson est tirée d'un film de Théo Angelopoulos qui raconte l'histoire d'un apiculteur vieillissant quittant sa femme pour sillonner la Grèce au volant de sa camionnette chargée de ruches. Magnifique, je te dis!          

Et puis d'autres titres, quelques fois anciens que j'avais oubliés, d'autres inconnus et des titres plus nouveaux, aussi! J'ai un bel appétit pour goûter ces plats délicieux... servit par le chef Bashung. 

Parlons de Bashung:

Alain Bashung est le fils d'une mère d'origine bretonne,  et d'un père algérien kabyle, qu'il n'a jamais connu. A l'âge d'un an Alain est envoyé, dans les environs de Strasbourg, chez les parents de son son beau-père. Il passe ainsi son enfance à la campagne avec une grand-mère qui ne parle pas le français. Il découvre la musique et  pratique l'harmonica qu'il a reçu pour ses cinq ans.

Il retourne à Paris en 1959, où il découvre les grandes figures de la chanson française et aussi celui d'Elvis Presley. Tout en suivant des études, qu'il abandonne après avoir obtenu un BTS de comptabilité, il monte un groupe éphémère avec des copains, les Dunces (en français : « les cancres »).

Son premier single, sorti en 1968 et quasiment introuvable, s'intitule "Les Romantiques". C’est à partir de ce disque qu’il supprime le "C" de son nom. C'est durant cette période qu'Alain a vécu quelque mois chez le chanteur Christophe, qui était déjà connu à l'époque...

En 1973, Alain Bashung interprète Robespierre dans la comédie musicale "La Révolution française" et en 1977, il sort, avec Boris Bergman, le parolier, son premier album innovant, "Roman-photos" qui sera un échec commercial .
Il poursuit en 1979 avec "Roulette russe", album très sombre et plus rock.
En 1980, sort le titre "Gaby oh Gaby", qui lui apporte enfin le succès, avec plus d'un million d'exemplaires vendus. Il confirme en 1981, avec son album très "Rock Pizza", qui lui permet d'entamer une tournée dans de grandes salles, notamment à l'Olympia à Paris.

En 1982, Alain travaille avec Serge Gainsbourg pour l'album "Play blessures".
Cette une rupture. Rupture voulue, car Bashung voulait se démarquer avec "Gaby":

 (« Je dédie cette angoisse à un chanteur disparu, mort de soif dans le désert de Gaby... Respectez une minute de silence, faites comme si j'étais pas arrivé... », chante-t-il...).  Un disque sombre, torturé, difficile d'accès (comme lui, peut-être?). Encore un échec commercial. 

En 1983, il publie un album très original ,"Figure imposée", qui restera également confidentiel.

En 1985, il interprète "Touche pas à mon pote", pour l'association SOS Racisme.

En 1986, il publie "Passé le Rio Grande" qui renoue avec la veine de ses premiers tubes. Il renoue d'ailleurs avec Boris Bergman et le succès est au rendez-vous avec le titre "SOS Amor". Cet album est récompensé aux Victoires de la musique.

En 1989, "Novice" et Bombez" qui marque une nouvelle collaboration avec Jean Fauque. 

En 1991, il poursuit sa collaboration avec le même parolier pour "Osez Joséphine", qui contient aussi quelques reprises de classiques du rock américain. Sur le même album, on retrouve le titre "Madame rêve", qui devient rapidement un titre incontournable de son répertoire.

En 1992, Alain reprend "Les Mots bleus" de Christophe, dans une compilation soutenant la recherche sur le SIDA.
En 1994, il sort Chatterton. Pour ce disque, il collabore avec divers artistes (Sonny Landreth, Ally McErlaine, Link Wray...).

Le titre "Ma petite entreprise" est un nouveau succès pour Bashung.
Dans la foulée, il entame une tournée de deux ans, qui aboutit à un double album live en 1995, "Confessions publiques".
À partir de 1994, Bashung se consacre davantage à sa carrière de comédien débutée en 1981, notamment dans "Ma sœur chinoise" d'Alain Mazars.

Après avoir enregistré en duo "City", avec Brigitte Fontaine sur son album "Les Palaces", il revient à sa musique en 1998 avec "Fantaisie militaire"Les arrangements de cordes, qui apportent beaucoup à l'esprit du disque.

Le premier single issu de cet opus est "La nuit je mens". 

Pour cet album, il reçoit trois victoires de la musique en 1999 (en 2005, à l'occasion de la vingtième édition des Victoires de la Musique, Fantaisie Militaire sera consacré meilleur album de ces vingt dernières années).
En 2000, il sort Climax, un double album compilation dans lequel il revisite certains de ses plus grands titres, dont "Volontaire" en duo avec Noir Désir.

L'album "L'Imprudence" sort en 2002, acclamé par la critique et considéré comme le plus sombre de sa discographie. Disque austère, plus « parlé » que chanté. 

Il enregistre, la même année, le "Cantique des cantiques" avec son épouse, la comédienne et chanteuse Chloé Mons : ce titre avait été écrit à l'occasion de leur mariage en 2001.

En 2003, il participe à un album-hommage à Léo Ferré, (Avec Léo), interprétant une version déconstruite de la chanson "Avec le Temps" (Tiens tiens...), et il écrit la préface d'un ouvrage retraçant le parcours artistique de cet artiste, qu'il admire.

En 2004, paraît un double album live, "La Tournée des grands espaces". Il interprète, en 2005 le titre "Le Sud" de Nino Ferrer sur l'album-hommage "On dirait Nino".

En 2006, il enregistre la chanson "Que reste-t-il de nos amours ?", de Charles Trenet, en duo avec Françoise Hardy, pour son disque "Parenthèses"…

En juin 2006, il investit la Cité de la Musique à Paris, qui lui donne carte blanche pendant plusieurs jours. 

Début 2007, il sort d'une pause et participe à une  tournée  avec Jean-Louis Aubert, Cali, Daniel Darc et d'autres.

Alain Bashung apparaît dans "J'ai toujours rêvé d'être un gangster", où il joue une des séquences avec le chanteur belge Arno.

En 2008, il chante L.U.V. en duo avec Daniel Darc, sur l'album de celui-ci, "Amours suprêmes".

Il participe également au Daho Show. Il proposera également une création, L'Homme à tête de chou, autour de Serge Gainsbourg. Le 24 mars 2008, Bashung sort l'album Bleu pétrole, collaborant notamment avec Gaëtan Roussel de Louise Attaque, Arman Méliès et Gérard Manset, dont il reprend la chanson "Il voyage en solitaire", qui conclut l'album.

Il entame ensuite une tournée et est notamment programmé dans plusieurs festivals.
Le 10 juin 2008, il commence une série de récitals à l'Olympia, malgré une chimiothérapie en raison d'un cancer du poumon. Son parolier depuis vingt ans, Jean Fauque, annonce qu'un nouvel album pourrait voir le jour rapidement.

Le 28 février 2009, il remporte trois trophées lors des Victoires de la musique 2009, dont celui de l'interprète masculin de l'année. Bashung a décroché une autre Victoire très prestigieuse, celle de l'album de chanson pour"Bleu pétrole", et sa tournée a été désignée meilleur spectacle de l'année.

Avec un total de onze récompenses obtenues au cours de sa carrière, il est devenu l'artiste le plus primé de cette cérémonie. Ce sacre est l'occasion de sa dernière apparition publique, puisque, très affaibli, il décide d'annuler ses derniers concerts dans les jours qui suivent.

Il disparait le 14 mars 2009...

Allez, fais comme moi: écoutes "l'apiculteur"... et reste à coté de ce mec en l'écoutant ! Cherches toi-même les titres qui vont te permettre de connaitre son univers...

Jean-Louis MURAT et ALAIN BASHUNG se disputent mes recherches et mon intérêt grandissant... Et pourtant , il existe une différence entre les deux, et elle est de taille : Pour l'un , je vais toujours attendre son prochain CD et pour l'autre...